MASERATI QUATTROPORTE III 1980

En 1975, laché par Citroën au bord de la faillite, Maserati est racheté par Alejendro De Tomaso. Désireux de poursuivre la production de berlines de luxe, il trouve chez Maserati l'oportunité de développer la série des "Quattroporte" en s'inspirant de sa De Tomaso Deauville.

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De Tomaso Deauville

La Deauville est dotée d'un chassis moderne, dessiné par Dallara (gage d'efficacité) et Maserati propose un moteur V8 mythique issu de la F1, le fameux V8 "Alfieri". Giugiaro est appelé pour dessiner une berline statutaire et digne descendante de la Quattroporte de 1963.

Quattroporte 1963

le résultat est digne des attentes: Une grande berline de 4m90 sur 1m90, aux lignes tendues allégées par une grande surface vitrée et des chromes encore présent en cette fin des seventies. La calandre traditionnelle et son trident, les quattre phares soulignés de chrome et l'immense capot signent ce dessin d'une grande pureté, gommant le volume exceptionnel de cette berline. A l'intérieur, luxe et volupté du cuir et du bois clair. Eclairé par la grande surface vitrée, il est digne des plus belles berlines ou limousines de l'époque. La série limitée "Royale" en 1986 sera d'ailleurs choisie pour la présidence de la république italienne.

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Sous le capot, trône le magnifique V8 avec ses culasses double arbre en aluminium à peine masquées par un filtre à air malheureusement peu esthétique. Mais ce moteur, encore présent contrairement aux autos plus modernes au moteur invisible sous des plastiques hideux, fait l'admiration des amateurs et rappelle que la mécanique peut être belle!

Le modèle de notre essai appartient à un  fidèle adhérent du club et grand collectionneur. C'est un modèle 1980, noir avec un intérieur beige du plus bel effet. La carrosserie, légèrement patinée, est en bel état avec des alignements parfaits. les "petites" roues de 15", équipées d'énormes pneus en 225/70 datent bien cette voiture dans les seventies! L'habitacle, immense, propose des "canapés" en cuir moelleux à l'envie, invitant au voyage.

Notre essai:

Un peu intimidé par le volume de l'auto, je m'installe dans le siège conducteur. Le tableau de bord est complet grâce aux nombreux manomètres et le compteur gradué jusqu'à 300 kmh donne le ton! Nous sommes bien dans une auto à l'ADN sportif. Un coup de clé et le V8 démarre avec un bruit rauque trés présent dans l'habitacle. Même dans une voiture de luxe, les italiens aiment à rappeller qu'il y a un moteur!

On démarre. La boite auto est d'époque mais les rapports s'enchaînent sans accoup. Je suis un peu dérouté par la direction, un peu "flottante" au point milieu. Les énormes pneus "ballon" y sont probablement pour quelque chose, mais rien de rédhibitoire, on s'habitue très vite. Le volume de l'auto et le coin avant droit, invisible, me conduisent à la prudence dans la circulation. Nous ne sommes pas dans un SUV!

Moteur chaud, accélérateur enfoncé, notre Maserati montre tout son paradoxe: Un moteur nerveux et rageur, prenant ses tours sans rechigner dans un salon de cuir moelleux! Seule la direction un peu floue me conduit à modérer mes ardeurs sur nos petites routes. Après un temps d'accoutumance, l'auto s'avère très agréable à conduire avec une réserve de puissance qui donne confiance pour doubler, dans un grand confort. Seuls quelques petits bruits de mobilier me rappellent que l'auto a 45 ans! Le chassis  est bien guidé et la tenue de route impeccable.

Pour résumer, notre Maserati est bien italienne: Paradoxale, attachante et unique!

Un grand merci à notre ami François pour le prêt de cette auto rare et emblématique d'une époque révolue...

Un peu de technique:

Moteur V8 4l9 290cv. V max 220kmh.

Boite automatique Chysler torqueflite 3 vitesses.

2141 exemplaires de 1979 à 1990.

 

 

 

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Date de dernière mise à jour : 27/09/2025